20/11/2020 par Stéphane SANSONE 0 Commentaires
Que signifie CONFIANCE ?
Une réflexion sur la confiance peut concerner tous les managers et plus généralement chacun d'entre nous.
La confiance est-elle d'ordre cognitif, psycho-affectif ou spirituel ?
Il y a, à première vue, une composante cognitive dans la confiance, en ce sens qu'elle peut croître avec les souvenirs positifs des actes réussis, fiables, intelligents et loyaux de l'interlocuteur. L'accumulation de ces souvenirs augmente la confiance. Mais la logique peut nous mener à considérer ce mécanisme comme un biais cognitif. En effet rien ne prouve qu'une somme de réussites ou de comportements loyaux ne conduise à une nouvelle réussite à la prochaine tâche confiée. Par exemple on connaît bien le cas du collaborateur pris en CDD qui a montré un engagement exemplaire pendant 2 ans ou plus et qui se met à "lever le pied" ou à tout conflictualiser après la signature d'un CDI.
On voit donc bien que même la composante cognitive de la confiance est un biais de croyance fondé sur le besoin de pouvoir prédire pour décider, en réduisant notre anxiété par un processus psycho-cognitif qui réduit les courbes complexes de probabilités en représentation binaire : le collaborateur a toujours ou presque toujours donné satisfaction ; donc il va continuer. Dans la bible, Judas trahit Jésus sans que l'on si attende vue la relation des 2 hommes et la puissance de l'aventure partagée ; avant que Judas ne livre Jésus. Mais Jésus sait cela à l'avance et l'annonce à ses disciples : "l'un de vous me trahira". Mais il laisse faire les choses. Psychiquement la trahison par Judas est un échec de Judas et non de Jésus. Sans cette trahison d'ailleurs, le processus d'héroïsation de Jésus n'aurait jamais été déclenché. Jésus est devenu un grand manager post-mortem des âmes et des esprits par le fait même d'avoir fait confiance tout en sachant que ce n'était pas intellectuellement pertinent.
Cela nous mène à l'unique composante de la confiance. La confiance est d'ordre spirituelle ou n'est pas. En vérité elle ne dépend que du sujet (celui qui fait confiance) et non de l'objet. Comme on l'a vu, elle peut s'appuyer sur des faits mais jamais se justifier au sens fort par ces faits. La confiance ne concerne que le coeur de celui ou celle qui donne sa confiance. Mais comme nous sommes une espèce sociale, celui qui reçoit notre confiance est psychologiquement modifié par cette dernière. La confiance rétro-agit sur son objet, comme en physique quantique l'observation d'une particule détermine sa nature ondulatoire ou corpusculaire.
La confiance est un pari qui gagne à tous les coup, même quand on perd.
Chercher à augmenter les arguments pour réduire la probabilité d'échec n'augmente pas la confiance, elle réduit le besoin d'en avoir recours. C'est là l'illusion.
La confiance est une foi appliquée au lien humain.
C'est la seule façon de vivre en paix, dedans et avec les autres.
Stéphane Sansone
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